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Présentation

PRESENTATION GENERALE DE L’EQUIPE DE RECHERCHE

Les premières recherches conduites à Paris Ouest Nanterre-La Défense par Paul Durning et Dominique Fablet ont exploré les dispositifs de suppléance familiale en internat. À partir de 1986, les chercheurs ont élargi leur domaine d’investigation en réalisant plusieurs bilans de recherche sur l’éducation familiale, l’enfance maltraitée et les interventions auprès des parents. Depuis 1992, l’équipe Éducation familiale et interventions sociales auprès des familles existe comme composante du Centre de Recherches Éducation et Formation (CREF – Équipe d’accueil de doctorants 1589, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, actuellement dirigée par Geneviève Bergonnier-Dupuy).

Notre équipe pluridisciplinaire en Sciences de l’Education (70ème section), composée de 12 chercheur.e.s, s’intéresse aux activités éducatives des parents à l’égard des enfants, des adolescent-es et aux interventions sociales mises en œuvre pour former, soutenir, aider, voire suppléer les parents.

Des compétences complémentaires en sciences humaines sont réunies au sein de l’équipe et contribuent à la diversité des approches : sciences de l’éducation bien sûr, mais aussi psychologie du développement, psychosociologie et sociologie. Les méthodes de recherche employées relèvent tant d’approches quantitatives que d’approches qualitatives.

Au cours du contrat quinquennal 2014-18, les recherches réalisées au sein de l’équipe sont regroupées autour de deux axes principaux, concernant d’une part, les processus éducatifs intrafamiliaux (Axe 1) et d’autre part, les interventions socioéducatives auprès des familles (Axe 2). Ces deux champs thématiques sont envisagés de façon articulée et complémentaire.

Axes de recherche

Les recherches réalisées au sein de l’équipe peuvent être regroupées autour de deux axes principaux, concernant d’une part, les processus éducatifs intra-familiaux et d’autre part, les interventions en direction des familles. Certaines de ces recherches sont transversales à ces deux axes.

Axe 1 1
Axe 2 2
Transversalité 3

Analyse des processus éducatifs intrafamiliaux

L’analyse des processus éducatifs au sein de la famille (représentations, pratiques et interactions) prend en considération l’évolution des structures familiales, des relations de parenté et des rôles des pères et des mères, en lien avec le développement, le devenir et l’expérience des jeunes (enfants, adolescent-e-s, jeunes adultes). Les solidarités à l’intérieur de la famille élargie (ascendants, fratrie, beaux-parents) et le réseau social et amical sont aussi pris en compte. De même, les questions relatives à la coéducation entre parents et professionnels (école, crèche…).

Dans une perspective écosystémique, les processus éducatifs proximaux sont appréhendés au sein des contextes quotidiens de vie des parents et des enfants en lien avec l’environnement social et culturel de la famille. Au sein de ce premier axe, les recherches développées s’attachent à analyser la parentalité, les relations parents-enfant et l’activité éducative intrafamiliale ainsi que leurs liens avec la vie des enfants de la famille. Une grande importance est ainsi accordée aux points de vue croisés des parents, des enfants et des adolescent-e-s considérés comme acteurs de leur propre développement (mais aussi des professionnels en tant que partenaires éducatifs).

1 – Education familiale (représentations et pratiques éducatives familiales, expérience parentale)

Un des intérêts de l’équipe porte sur une meilleure compréhension du vécu et de l’expérience de la parentalité (mère, père…), des représentations et des pratiques éducatives familiales, de l’accompagnement familial de la scolarité, au sein de familles « ordinaires » ou faisant l’objet d’interventions socio-éducatives. Conséquemment, la prise en compte des caractéristiques sociales et culturelles des familles, des contextes de vie des familles mais aussi des évolutions des pratiques familiales se révèle ici incontournable. Cela concerne :

  • L’éducation familiale au quotidien, en prenant notamment en compte :

– les représentations et pratiques éducatives familiales de contrôle du jeune,

– les pratiques familiales d’autonomisation, selon les contextes de vie de l’adolescent et sa famille (G. Bergonnier-Dupuy, V. Avezou-Boutry),

– l’accompagnement familial de la scolarité de l’enfant (G. Bergonnier-Dupuy, V. Avezou-Boutry) et les relations famille-école,

– la pression parentale à la réussite (G. Bergonnier-Dupuy, V. Avezou-Boutry),

– les pratiques alimentaires familiales (L. Mathiot).

  • Les représentations et pratiques éducatives parentales et les stratégies d’acculturation en contexte de mobilité culturelle (V. Avezou-Boutry).
  • La coparentalité, les pratiques éducatives maternelles et paternelles et le stress parental (G. Bergonnier-Dupuy).
  • Les usages des connexions au sein de la famille (approche biographique) en y intégrant les nouvelles formes de liens avec les professionnels, tout spécialement dans les contextes de parentalités éprouvées (approche cyberethnographique) (V. Francis).
  • Les représentations de la diversité mélanique en éducation (regards croisés des familles et des professionnels).

2 – Processus éducatifs intrafamiliaux et développement /devenir /expérience de l’enfant-adolescent-e

L’analyse des processus éducatifs intrafamiliaux est envisagée aussi en lien avec le développement et le devenir de l’enfant-adolescent-e au sein de ses différents domaines de vie (famille, école, communauté des pairs).  L’utilisation de mesures objectives du développement, de la réussite scolaire… est complétée par une approche de l’expérience de l’enfant/l’adolescent-e. Son point de vue sur l’éducation dans sa famille, sur sa vie à l’école, dans son quartier est complété par des travaux sur la qualité de sa vie en fonction des différents contextes écologiques (selon l’âge et le sexe). Ces travaux sont envisagés en articulation avec les travaux menés auprès des enfants/adolescents placés ou accueillis en famille (Axe 2). Cela concerne :

  • Le bien-être (conditions objectives de vie, bien-être subjectif) et/ou le stress des jeunes (G. Bergonnier-Dupuy, V. Avezou-Boutry, C. Ganne).
  • L’autonomie et les pratiques d’autonomisation (G. Bergonnier-Dupuy, V. Avezou-Boutry).
  • Les performances scolaires et le sentiment de compétence en lien avec la pression familiale à la réussite (G. Bergonnier-Dupuy, V. Avezou-Boutry).
  • L’alimentation des enfants en tant qu’observatoire des cultures enfantines et des rapports intergénérationnels (L. Mathiot).

3 – Les relations entre parents et professionnels

Les travaux présentés dans les deux thématiques précédentes intègrent très souvent des éléments décrivant les processus en jeu dans la coéducation entre parents et professionnels (crèche, école…).

Interventions sociales auprès des familles

Le champ d’investigation de l’équipe la conduit à étudier aussi les politiques et les interventions sociales et éducatives auprès des familles. Aussi, sommes-nous amenés à décrire et analyser les dispositifs de soutien à la parentalité ou de suppléance familiale, les mesures d’aide éducative en milieu ouvert ou la protection maternelle et infantile.

En retenant la désormais classique catégorisation proposée par Paul Durning en 1985, les recherches peuvent être regroupées de la manière suivante :

 

1 – Les actions éducatives complémentaires de l’action éducative familiale sont étudiées sous les angles suivants :

  • politiques publiques et des pratiques des professionnels, pour la période de la petite enfance (V. Francis et A.-M. Doucet-Dahlgren),
  • supports éducatifs participant à la prévention des discriminations et l’éducation à la diversité (V. Francis et N. Thiery).

 

2 – Les actions d’aide et de soutien à la famille font également l’objet de plusieurs recherches explorant :

  • les dispositifs de soutien à la parentalité en Europe (H. Join-Lambert),
  • les accueils de jour en protection de l’enfance (H. Join-Lambert et A. Rurka),
  • les pratiques en AED/AEMO en protection de l’enfance (A. Rurka et P. Rousseau),
  • les centres maternels et parentaux (C. Ganne).

 

3 – Les actions de suppléance familiale demeurent une des spécialisations fortes de notre  équipe, qu’il s’agisse :

  • des accueils familiaux (S. Euillet),
  • des placements institutionnels (H. Join-Lambert),
  • des alternatives au milieu ouvert et au placement (P. Breugnot),
  • ou encore, des processus décisionnels menant à ces actions (P. Durning et A. Turlais).

 

Au-delà de ces trois catégories d’action, les analyses se centrent sur les catégories d’acteurs et les relations entre eux.

  • Du côté des intervenants, la question de la formation et de la professionnalisation demeure d’actualité, en particulier chez les enseignants (V. Francis), les assistants familiaux (S. Euillet) et les professionnels de l’enfance en Belgique (Anne-Marie Doucet-Dahlgren).
  • La notion de partenariat entre professionnels et parents est explorée aussi bien dans la perspective du développement du pouvoir d’agir (Bernard Vallerie), que du point de vue du travail avec les parents d’enfants placés dans différents pays européens (Hélène Join-Lambert et Séverine Euillet).
  • Le point de vue des parents, des enfants et des jeunes sur les actions qui leur sont proposées ou imposées, est au centre de plusieurs recherches dans notre équipe (Pascale Breugnot, Anne-Marie Doucet-Dahlgren, Séverine Euillet, Claire Ganne, Hélène Join-Lambert, Patrick Rousseau, Anna Rurka).

Transversalité

Des thématiques transversales

Certains thèmes traversent l’ensemble des points de vue et des problématiques.

Plusieurs recherches portent sur des dimensions communes, par exemple, sur les conditions objectives de vie des familles, la qualité de vie des jeunes et leur bien-être subjectif  ou encore sur l’autonomie des jeunes et les pratiques d’autonomisation des parents et des professionnels. Il s’agit ici de croiser des recueils portant sur des jeunes, vivant dans leurs familles, dans des contextes de vie différents, avec des recueils portant sur des populations spécifiques de jeunes (adolescent-e-s accueillis dans le cadre de la protection de l’enfance, en situation de handicap…).

Plusieurs travaux s’intéressent à la fois aux processus intrafamiliaux (axe 1) et aux actions en direction des familles (axe 2).

  • Le repérage des situations de maltraitance (P. Durning) a trait simultanément aux processus éducatifs dans la famille et aux actions de surveillance et de signalement des services socio-éducatifs.
  • La dimension du partenariat entre professionnels et parents dans l’éducation des enfants, est de plus en plus présente dans les recherches de l’équipe.
  • Certaines interventions sociales s’adressent au groupe familial dans son ensemble. L’étude des dispositifs et des pratiques peut alors être couplé avec l’étude des processus intrafamiliaux. C’est notamment le cas pour les travaux portant sur les centres maternels (C. Ganne).

 

Des principes éthiques

De façon transversale, une grande attention est faite aux enjeux sociaux et aux principes éthiques liés à l’activité de recherche sur l’éducation dans la famille, la coéducation entre parents et partenaires professionnels en charge de l’enfant et les interventions auprès des familles. Quatre principes guident notre action :

  • l’absence de nocivité du dispositif de recherche à l’égard des personnes, des groupes et des institutions,
  • le volontariat des personnes, des groupes et des institutions,
  • l’information des sujets, des objectifs, des enjeux et des méthodes, sous réserve de ne pas entrer en contradiction avec le premier principe,
  • Un contrat équilibré entre chercheurs et acteurs de terrain impliqués dans la recherche.